Face à l’épuisement des ressources pétrolières, le secteur du plastique propose depuis le début des années 2000 une offre alternative : les bioplastiques. S’il représente aujourd’hui encore une part marginale dans la production totale de plastique, le marché des bioplastiques est cependant appelé à se développer dans les prochaines années.
Les bio-plastiques : de quoi parle-t-on ?
Sacs, gobelets, vaisselles, emballages pour repas à emporter… de plus en plus de produits de notre quotidien sont désormais proposés dans une version bioplastique. Mais qu’est-ce que ce terme signifie vraiment? Il existe en réalité deux types de bioplastique: le plastique biosourcé d’un côté, et le plastique biodégradable de l’autre. Contrairement aux plastiques pétrosourcés, les plastiques biosourcés sont issus de ressources renouvelables : végétale, animale ou encore algale. L’amidon, extrait de céréales (blé, maïs ou pomme de terre) est le matériau le plus communément utilisé. Les plastiques biodégradables sont eux des plastiques qui se dégradent grâce à des organismes vivants : bactéries, champignons, algues. Certains bioplastiques sont à la fois biosourcés et biodégradables. Enfin, certains plastiques biodégradables ont aussi la particularité d’être compostable.s
Différents logos permettent d’identifier l’origine des bioplastiques et leurs propriétés de fin de vie :
Un matériau plus vertueux?
Pour déterminer si un matériau est plus vertueux qu’un autre, il est important d’établir un bilan environnemental global. Cela implique de s’intéresser à différentes variables, comme le recours aux énergies fossiles mais également le coût énergétique lié aux cycles de transformation, au transport ou encore au recyclage du-dit matériau. Et, concernant les bioplastiques, il faut porter une attention particulière à la phase de production des matières premières, notamment aux pratiques agricoles (monoculture, utilisation de pesticides) mises en place. Il faut également noter que la fabrication des bioplastiques (extraction des amidons, transformation en résine puis en produit fini) s’opère à l’échelle industrielle et a un coût énergétique qui n’est pas neutre.
Les bioplastiques, et après?
Enfin, la question de la fin de vie de ces déchets doit également être posée. Les bioplastiques sont considérés comme des « perturbaeurs » qui rompent l’homogénéité des flux gérés par le centre de tri et sont souvent enfouis ou incinérés. La valorisation des bioplastiques compostables n’est pas évidente non plus car seuls ceux qui portent la mention « OK Home Compost » peuvent être déposés dans le jardin d’un particulier (une expérience récente de la Fondation Surfrider suggère cependant des résultats en demi-teinte). Les autres doivent être traités dans une infrastructure industrielle (et il en existe encore très peu en France !).
Vers de nouveaux comportements?
Comme le préconise l’ADEME, il est aujourd’hui essentiel de limiter la production de biens à usage unique. Si les bioplastiques peuvent apporter des alternatives aux plastiques traditionnels, ils contribuent cependant à une culture du tout-jetable. Le meilleur déchet étant celui que l’on ne crée pas, en cas de doute, le réemploi ou la réutilisation sont les comportements à privilégier !